Désignation
Dénomination : Généralités
Appellation et titre : Les Croix de chemin sur la Commune de Giroussens
Précisions sur la localisation
Numéro INSEE de la commune : 81104
Aire d’étude : Commune de Giroussens
Canton : Lavaur
Introduction
Avant d’aborder la catégorie des croix de chemins proprement dites, il est bon de faire un tour d’horizon des différents types présents dans le paysage.
- Les croix aux instruments de la passion que l’on trouve placées à proximité des églises ou au centre des villages. Elles s’imposent par leurs dimensions on leur donne le qualificatif de croix monumentales, la plupart en fer forgé réalisées par des artisans locaux. Elles sont riches et honorent par de multiples ornements le souvenir de la Passion du Christ. Nous pouvons citer dans le même style et à peu près de la même époque les croix de St Anatole et de la place St Roch
- Les croix dites de mission : furent érigées pour la plupart au XIX siècle lors de campagnes d’évangélisation, elles ont pour but de renforcer la foi religieuse. Egalement imposantes mais beaucoup plus sobres que les précédentes : une croix simple formée d’une hampe et d’une traverse en bois équarri avec un crucifix, le tout sur un socle en briques. Une croix aux instruments de la passion peut également avoir été érigée lors d’une mission : exemple St Anatole.
- Les croix centrales de cimetières ou croix hosannières ou encore croix du champ des morts. Ce sont les croix érigées pour les cimetières qui ont quitté la proximité des églises.
- Les croix mémorial : un certain nombre de croix servent de témoins. C’est ainsi que lors d’événements, catastrophes, accidents, qui ont eu pour conséquence la mort brutale et violente d’une ou plusieurs personnes, on édifie parfois une croix à proximité du lieu.
Eléments d’historique
Le premier rôle d’une croix est de christianiser un lieu. Les croix de chemins témoignent donc avant tout de l’avancée du Christianisme et des coutumes villageoises.
L’origine de leur édification remonte au Moyen- âge, leur apparition coïncide avec l’arrivée de l’art roman vers le XI siècle. La multiplication de ces objets de piété atteint son apogée au XVI et XVII siècles. Pendant la période révolutionnaire les croix disparaissent, soit détruites ou cachées. Après le Concordat en 1801 elles réapparaîtront pour proliférer de nouveau pendant la Restauration et au Second Empire. Pour le Vaurais ce sont essentiellement des croix réalisées au cours de cette dernière période que le marcheur peut rencontrer et admirer.
Le corpus des croix de chemin de la Commune
A ce vocable des croix de chemins , nous pouvons adjoindre les croix de rogations ou de processions. Les premières sont dressées à l’intersection des chemins, les secondes sont placées également aux carrefours, en bordure des chemins, à l’entrée des propriétés, sur des pignons de maisons, pour un cérémonial comme les Rogations ; ces fêtes liturgiques s’échelonnant sur trois jours précédant l’Ascension. Les Rogations furent instituées en 469 par Saint Mamert, évêque de Vienne en Dauphiné après une époque de calamités agricoles ; elles remplacèrent des fêtes païennes, des « robigalia » Elles sont destinées à demander la protection divine sur les récoltes.
Il est souvent difficile de distinguer ces deux types de croix car elles ont à peu près les mêmes caractéristiques. Le plus souvent elles sont constituées d’un socle de brique parfois en pierre ouvragée de 1,20 m. à 1,60m. de haut sur 0,50m. à 0,80m. de large surmonté d’une croix métallique en fer forgé ou en fonte moulée de 0,70m. à 1,20m de haut. Dans la commune on en compte plus de 50.
La richesse de l’iconographie est liée surtout à la nature du métal employé. Les plus nombreuses sont en fonte moulée mises en place à partir de la deuxième moitié du XIX ième siècle, commandées par les Conseils de Paroisses à des ateliers spécialisés. Bien que choisies dans des catalogues et standardisées il est très difficile de trouver deux croix identiques, elles ont pour thème l’hommage au Christ ou à la Vierge avec un décor végétal et de très riches détails. Les croix en fer forgé sont beaucoup plus simples mais uniques ; appelées parfois type paysan, elles se limitent à une hampe, une traverse, des embouts tréflés, et la lance et l’éponge des instruments de la Passion . Il faut ajouter les croix atypiques qui sont l’œuvre de créateurs locaux : une croix formée par un tronc en partie ébranché à Giroussens lieu-dit « canto merle ».
Ce travail de recensement étant fait nous constatons beaucoup de croix en péril, par la vétusté du pilier ou par la dégradation voire la disparition de la partie métallique. Nous citons une remarque pertinente d’une personne que nous avons rencontrée lors de nos pérégrinations « A la croisée des chemins nous perdons des croix mais nous gagnons des containers à poubelles.